• Depuis huit jours, j’avais mis en place un compte à rebours fait de contrôles croisés. Une fois chaque valise ou paquet terminé je le verouillais avec une clef de couleur différentes pour chacun d’entre eux . Ils étaient ensuite renfermés dans un film plastique come on fait dans les aéroports pour la sécurité des bagages des vols internationaux..

    J’ avais commencé par mes deux malles en tôle peinte en bleu, puis les sacs de voyage, mes deux valises roulantes et enfin mes deux derniers sacs de voyages.

    En tout, 9 colis.

     

    Un peu moins de deux cent kilos et je ne vous dis pas tout ce que j’ai donné à mes femmes de ménage ou à des amis. J’ai payé 200 pesos de supplément de poids ce qui ne me fait pas très cher du kilo. J’ai auparavant préparé le terrain avec le transportaeur et son responsable bagages. J’ai mon billet depuis lundi, ma préparation a donc été faite au millimètre.

    Ce matin c’est le grand jour, nous sommes le 5 et ce soir je quitterai l’Argentine pour toujours ou si je reviens ce sera pour goûter les vins de Mendozza, pour aller à Ushuaïa ou skier à Bariloche, bien qu’en matière de pistes nous avons bien meilleur en France ou au Chili.

    Ma nuit fut difficile, un enfer même par la faute d’un orage dit tropical qui dura une grande partie de la nuit…des trombes d’eau se sont abattues sur Buenos-Aires entre 2 heures et 7 heures du matin. Des éclairs sillonaient la nuit sans discontinuer et le tonnerre éclatait en claquements secs qui roulaient pendant plusieurs secondes…

     

    De gros grelons de glace venaient cogner sur la véranda au dessus de ma chambre en crépitant comme une mitraillette pendant une exécution…Brrr…Brrr…Brrr….puis une pluie dru remplaça la grêle jusqu’au petit matin mais je finis rompu par la fatigue, par m’endormir.

    A huit heures l’alarme de mon téléphone sonne le réveil. En quelques minutes je suis sur pied mais je ne peux m’empêcher de penser que j’aurai bu la coupe jusqu’à la lie.

     

    J’ai essayé en vain d’appeler Michelle mon épouse, puis j’ai rangé les dernières choses, ordinateurs, trousse de toilette et j’ai refermé à double tours de clefs les dernières fermetures…A 8 heures 30 tout est terminé.

     

    Je descend à la boulangerie « comprar » mes ultimes media-lunas ( croissants) . je les fait réchauffer au four et je bois « un café con léché » que j’avale debout, sur le pouce, comme d’habitude.

    A huit heures quarante cinq, mon ami Eric arrive.

    En quelques minutes, malles, sacs, paquets, valises tout est descendu et mis dans son automobile. Tout est rentré juste, sauf qu’il me faut partir en bus car il ne reste plus un cm pour moi.

     

    Le bus est plein, mais au premier arrêt une place se libére. A peine assis j’aperçois une jeune femme aux yeux bridés, qui porte à bout de bras son rejeton , je lui laisse donc ma place …tant pis pour moi…

     

    Arrivé au terminal de bus, Eric a manqué l’entrée, il doit faire une marche arrière savante qui se termine la roue contre le trottoir dont une grosse pierre dépasse et le pneu éclate…Bon démarrage me dis- je dans ma tête. Il a pu quand même avancer jusqu’au punto 3 lieu de garage des autos pour la descente des bagages.

     

    Pendant que je récupére un porteur, il sort les bagages de la voiture et change la roue.

    Moi de mon côté se sont les fermetures éclairs de mon sac de voyage qui lâchenty au dernier moment et dans ce genre d’escapade il vaut mieux avoir des sacs qui ferment plutôt deux fois qu’une…

     

    J’achète un sac bon marché. La vendeuse me fait remarquer qu’il n’est pas solide. Elle ne croyait certainement pas si bien dire, mais je ne l’écoute pas.

    Nous avons déposé les bagages chez Pluma mon transporteur, mais le réceptioniste me demande de revenir vers midi pour l’enregistrement. Au moment de partir, le responsable arrive plus tôt que prévu, nous étions en core là et c’est donc sans problème que mes bagages sont enregistrés et il me donne rendez-vous vers 17 heures pour le contrôle de la douane.

    Après un café réparateur, je demande à Eric de me ramener chez ma propriétaire pour la saluer car j’ai un autre rendez-vous derrière à quelques pas de ma casa.

     

    Heureusement que je suis allé saluer ma propriétaire, car la cassette de bijoux de ma femme avait du tomber parterre entre le lit et la table de nuit. La femme de ménage venait de la retrouver….Imaginez si je l’avais snobé…..Le précieux chargement dans mon sac tout neuf, je repars à mon ultime rendez-vous Porteños, non sans penser que si j’avais perdu les bijoux de mon épouse j’aurai eu droit à quelques écarts de langage et noms d’oiseaux bien mérités….

    J’en suis presque arrivé à croire que les bijoux d’une femme sont plus important que leur propre mari….j’ai donc eu très chaud….

     

    Après mon second rendez-vous, je regagne l’avenue Callao où je croise avec émotion le cortège qui emporte Mercédez Sosa qui part vers le crématorium.

    Pour elle aussi, c’est un départ vers ailleurs, elle vient de connaître sa dernière initiation, celle qu’on appelle la mort. Tout le week-end, des dizaines de milliers de gens, petits et grands, connus et inconnus ont défilés devant sa dépouille mortelle qui était exposée sous un monceau de tonnes de fleurs dans la grande salle des pas perdus de la chambre des députés de Buenos-Aires pour un ultime hommage porteño…Il y avait une queue de plusieurs kilomètres. Ses cendres seront ensuite dispersées entre Cordoba, Buenos aires et Mendozza d’après ses dernieres volontés…

    Une grande Dame nous a quitté et une grande voix s’est à jamais perdue…

     

    Adieu Madame, que Dieu vous garde…

     

    Je regagne la place du congrés et ses jets d’eau tout neufs et je décide de regagner le terminal de bus à pied.

    Un dernier regard sur les pavés que mes pieds ont foulé pendant près de trois années complètes….Il fait chaud, l’orage a laissé quelques traces mais la primavéra est là sous un soleil radieux et une chaleur presque suffocante comme si….

     

    Les terrasses sont pleines. Au fur et à mesure que j’avançe, j’ai l’impressions de vivre la fin d’un mauvais film….

    Fini les toits de Buenos-Aires comme j’aimais le dire au début…je laisse ici trois années de ma vie, et tout ces lieux que j’arpente pour la dernière fois me sont coutumiers je les quitte un par un , quartier par quartier, rue par rue, pas à pas….

    Chaque cuadra dont je m’éloigne, c’est une page qui se referme. Je me sent triste et je suis comme dans un grand entonnoir qui n’a désormais qu’une seule possibilité de sortie, le terminal de Retiro…et la porte du bus qui va m’emmener vers d’autres cieux.

    J’avoue humblement que mon cœur est plein de mélancolie, je pense aux uns et aux autres, à tous les visages que je ne verrai plus et aux voix que je n’entendrai plus..je suis mal….J’ai l’impression de laisser un travail non terminé et mal fini….Pas de sentiment d’échec puisque je continue ailleurs le travail commencé dans une suite logique de rencontres et de nouvelles possibiltés….Mes pas me guident pendant que je pense….et que je remonte le long de ce camino du départ.

     

    Avenue de mayo, l’avenue qui va à la Présidence et la Casa Rosada, l’avenue 9 de julio et son obélisque que j’ai souvent arpenté aux bras de Michelle,*

     

    le théâtre Colomb, le plus grand théâtre lyrique d’Amérique du sud en pleine réfection depuis 5 ans,

     

    l’avenue Cordoba et tout au bout les nouvelles rues piétonnières où les terrasses pleines à craquer semblent fêter la primavéra revenue et le soleil tout en chaleur mais omniprésent…

     

    Je ne m’arrête pas et je continue jusqu’à l’avenue Libertador. Devant le Sheraton, j’avale une pizza dans un peite café sympa et complet , puis je repars vers mon ultime destinée…

    Je traversais l’avenue Libertador juste devant le Sheraton…

     

    En traversant, je laisse dernière moi Buenos-Aires définitivement. A partir de là, je suis sur le territoire de la Préfecture maritime, je suis encore dans la province de Buenos-Aires mais plus dans la ciudad de Buenos-Aires. Je ne me retourne pas, je laisse derrière moi Buenos-Aires, cette ville fantasque et fantastique à la fois….3 ans de ma vie.. et je le reconnais j’épprouve à ce moment un certain malaise…

     

    Je passe devant la Tienda Léon d’où ma femme est partie à son avant dernier voyage, puis je traverse le nouveau parc tout neuf de Retiro . Un beau et bon travail de Mauricio Macri le nouveau « gobernador « de la ciudad de Buenos-Aires depuis deux ans et qui fait un travail remaquable dans cette ville depuis qu’il a été élu. Je souhaite aux Portéños de s’en souvenir aux prochaines élections…

     

    J’avance jusqu’à Cotto, un super marché pour y faire quelques provisions en vue de mon long voyage de 48 heures….J’achète des fruits, des légumes et des boissons que j’enferme dans mon sac tout neuf. Je le hisse sur mes épaules et je regagne le terminal de bus pour le passage à la douane de mes valises…

    Et oui mes amis…de Buenos-Aires à Rio de Janeiro, c’est très très long…..3500 kms de petites routes et quelques autoroutes, il est donc nécesssaire de prendre quelques précautions frugales….

     

     

    Comme je sorts de Cotto, mon œil est happé par la flèche du toit d’un immeuble construit par Le Corbusier en 1935… autre époque pensais-je, mais flatteur.

     

    Mon vague à l’âme ne me lâche pas, je suis plein de tristesse. Je regagne donc au plus vite le terminal de bus, il est 15 heures, je dois donc attendre , 3 heures30…..

    J’en ai donc profité pour aller chez le coiffeur, histoire de refaire une santé à mes cheveux . Ils en ont bien besoin et apparaître aux brésiliens sous un aspect très propre me tient à coeur….Teinture, coupe, lavage etc…Pour 75 pesos….

    et j’ai gagné 1 heure 30 d’attente…

    A 17 heures , je regagne le bureau des bagages de Pluma, mais la douane n’est jamais venue.

    Mes bagages sont donc partis sans aucun contrôle mais qui de toute façon n’aurait servi à rien, chaque chose transportée restant dans la légalité des choses autorisées.

    Puis je suis allé boire une bière et j’ai regagné la sala de espera ( salle d’attente) en attendant sagement l’arrivée de mon bus.

     

    J’ai acheté un cahier et j’ai pondu ce premier texte en attendant le départ.

    Je vais désormais écrire au présent puisque ce qui va suivre sera en direct alors qu’ici j’avoue que nous étions parfois en léger différé….

    Mon dernier souci porteño fut que comme me l’avais dit la vendeuse, sous le poids des choses les lannières de mon sac neuf se sont rompues, et je dois le porter comme on porte un bébé c’est à dire,…dans mes bras.

    Alors que l’heure fatidique approche, j’ai encore quelques pensées pour ce que fut ma vie ici, et je n’oublierai pas ce sentiment et cette angoisse des pages qui se refermaient à la suite de mes pas et des images qui s’éteignaient à la sortie de chaque quartier…en laissant un écran noir pour une durée indéterminée.

     

    Mais comme les pessimistes, je n’ai jamais su écrire le mot fin, cela aurait été trop triste, la force de mon optimisme légendaire me laisse penser qu’il faudrait plutôt écrire les mots à suivre….en passant la frontière demain.

     

    Ceci pour vous dire aussi que cette longue étape se fera en partie de nuit. nous partons à 18 heures 30 pour arriver à midi demain mardi à Iguazu où j’espère visiter ses cataractes merveilleuses dont tous les revues parlent avec beaucoup de détails qui font rêver et envie…

     

    Ensuite 1800 kms de voyage vers Sao Paulo et Rio avec l’espoir que la coupe du monde de Football et la venue des jeux Olympiques confortent mes espoirs dans un trait d’union avec le futur que j’ai commencé de vivre dans ma tête…et sur mes blogs par un long travail sur la cuisine du Brésil et que pourrez retrouver dans les textes suivant ce long article.

     

     

    Dans 46 minutes ce sera l’heure du départ, l’avant dernière page se tournera, demain se sera la dernière…et comme dans un bon repas on se souvient toujours du dessert, moi mon dessert se sera les chutes d’eau d’Iguazu, une ultime image de la belle Argentine, celle qu’on aime et qui ne mérite pas d’avoir aujourd’hui à sa tête ceux qui la gouvernent…mais ceci c’est une tout autre histoire qui ne me regarde pas…Péron a tué l’Argentine pour plusieurs décennies encore…*

     

    Une à une, les pages de mon livre se sont refermées et les images vidéos disparaissent en laissant malheureusement l’écran s’éteindre.

     

    J’ai bien sûr dans un coin de ma tête quelques noms, quelques visages quelques aventures, quelques souvenirs resterons…mais tout est devenu virtuel et je crois que désormais cela le restera.

     

    17 heures...18 heures 30….18 heures 45, avec un peu de retard, je viens d’embarquer, je suis dans mon fauteuil place 37 tout au fond près de la fenêtre, je suis seul, pas de compagnon à mes côtés ce que j ‘apprécie beacoup.

    Faire 3500 kms avec un mec qui transpire à mes côtés… non très peu pour moi…j’en avais fait le vœu, il a été exhaussé.

     

    De toute façon, le bus est à peine à moitié plein ce qui fait que chacun des voyageurs, s’est arrangé pour avoir un fauteui tou seul, sauf les jeunes couples…

    Le bus démarre, pas évident d’écrire dans un bus qui roule, marche arrière, puis marche avant et hop… voici les premiers tours de roue et les derniers dos d’âne de sortie du terminal de bus avec un départ en douceur pour un avenir plein d’espérances…

    Dernière vision comme un symbole de l’immeuble Le Corbusier, dernières vision cauchemardesques des favellas de retiro et de sa junte, Cotto où j’ai fait mes dernières amplettes, le boulevard qui sera suivi d’un dernier virage à gauche et me voici reparti enfin vers la civilisation…. je le pense vraîment à cet instant.

     

    Argentins pures races, mais si il en reste...

    Adieu Indiens, adieu années 50 Adieu….Mais bonjour à ma vie nouvelle qui va de nouveau se rouvrir pour moi…j’aperçois de petits vendeurs de muguet. Avec l’inversion des saisons nous sommes en Mai ici pour les gens de l’émisphère nord…et l’été approche.

     

    Une fois encore, le Père Noël viendra dans quelques semaines porter ses cadeaux sous une chaleur torride…Ce n’est pas toujours drôle d’être le Père Noêl…

     

    J'ai pris la route la plus à droite de l'image.

    Nous voici à l’aéroparque d’où je suis si souvent parti et toujours revenu…certainement mes meilleurs souvenirs, je pense en particulier à mon ami John Dumonceau de la bodéga Atamisque à Mendozza et à son épouse ou je fus reçu comme un prince avec mon petit fils, à Jean Edouard de Rochebouet qui fut pour moi d’une aide précieuse, à mon dernier séjour il y a quelques semaines à peine ou je fus encensé par la presse…..

     

    J’apercois l’avion de la Présidente, les moteurs encapuchonnés pour ne pas s’enrhumer sans doute.. que l’ un des deux le soit suffit amplement à ce peuple…

     

    Pendant que nous longeons la longue piste d’envol, je ne peux m’empêcher de penser aux voitures qui roulent en sens inverse de l’autre côté de la piste, c’est par là que je rentrais chaque soir de Vicente Lopez là ou je fabriquais mes saumons fumés chez mon copain Lautaro….encore un visage qui s’estompe peu à peu….adieu mec.

    Puis, c’est l’autopiste qui nous conduira vers la route 12 qui longera l’Uruguay, puis le Paraguay jusqu’àu port d’Iguazu.

    Non je ne me retourne pas, même pas une dernière fois, tout est désormais mon passé…

     

    Je passe devant le stade de River plate dont l’équipe connaît une nouvelle fois la descente aux enfers, morne pleine, l’entraîneur quitte la barre , comme chaque saison d’ailleurs, c’est devenu une coutûme…les élections du nouveau Président approchent, j’espère qu’ils feront le bon choix et que le club retrouvera des couleurs.

     

    Nous croisons une dernière fois le train bleu, celui des travailleurs qui chaque jour les ammène et les ramène de leur lieu de travail vers des cités dortoirs du grand Buenos-Aires.

     

    Maintenant nous venons d’entrée sur la Panamérica, l’autopiste et la voie du nord toutes voiles dehors nous est désormais ouverte….

     

    On vient de nous servir un repas froid, bravo il a l’air symathique, mais je n’ai pas encore faim je le consommerai plus tard.

    Je prépare ma couche car j’entend bien dormir et récupérer de ma nuit précédente qui fut quand même un peu courte.

    Il est neuf heures trente, cela fait 3 heures que nous avons quitté le terminal, et comme nous sommes parti avec la nuit nous ne voyons pas grand chose du paysage.

     

    Je décide donc de prendre mon dîner fait d’empanadas à la viande, de sandwichs au pain de mie très frais, et de deux petit gâteaux secs accompagnés d’une bouteille glacée d’une boisson effervescente.

    Comme les lumières du bus se coupent, je range mon plateau et je m’allonge dans ma couchette en essayant de dormir non sans avoir changer de vêtements.

     

    J’enfile jogging et tee-shirt , c' est mon pyjama à moi, et je m’enveloppe dans des draps légers que j’ai prévu à cet effet , cela me semble plus propre.

    Je vais donc ranger ma plume et mon cahier, demain je vous conterai ma nuit par le détail.

     

    Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs bonsoir.

     

    Oh quel nuit nous a chanté Saché Distel dans notre jeunesse….

    Je savais que dans les avions, les trains, en voiture, dans les bus je ne pouvais pas dormir ou presque… je ne fus donc pas surpris, j’ai passais le temps ingurgitant de temps en temps une mandarine, une banane, un verre bien frais des boissons que j’avais acheté ou mon jus d’oranges pressées que je n’avais pas oublié.

    Le bus est moins confortable que je ne l’avais pensé au départ, il n’a rien à voir avec le confort des bus argentins qui nous promènent à travers l’Argentine. Il faut se rappeller qu’il n’y a pas de trains dit de grandes lignes en Argentine. Il n ‘y a que l’avion ou le bus. Ce bus est brésilien, n’a pas d’étage, pas de café et le seul repas servi en 48 heures sera celui du départ.

     

    Je suis secoué comme un prunier, et heureusement que j’ai eu la bonne idée de choisir le siège 37 qui me semble plus confortable., c’est le dernièr au fond près de la fenêtre.

    Nous sommes à peine trente avec les quelques autres qui sont montés aux différents arrêts que nous avons fait. Il y a de jeunes paraguayos, quelques Argentinos et un français …moi.

     

    Très vite les autopistes ont laissé la place a des routes goudronnées, moins larges et cahoteuses. De chaque côté on peut apercevoir des voies parrallèlles qui ne sont que des chemins de terre, plus on s’éloigne des villes traversées plus c’est pire. Nous avons donc de la chance, notre route restera goudronnée et elle sera jusqu’à la fin.

    Quand aux trous et aux bosses no us devons faire avec. Ce qui est surprenant, c’est que par moment le bus quitte la route pour passer dans des endroits où je fais des bons comme si nous étions en plein milieu d’une carrière…mon dos souffre jusqu’à me faire pousser des cris de douleur. Jai parfois l’impréssion d’être entre les mains d’unchiropracteur. 

     

    Vers deux heures du matin, rebelote un orage d’une force execpetionnelle éclate.. Quand je dis un orage je me trompe, c’est une cinquantaine d’orages qui ont éclaté sur plusieurs centaines de kilomètres en même temps. On y voit comme en plein jour et comme les éclairs n’arrêtent pas, une lumière intense nous éclaire pendant de nombreuses heures. 

     

    L’orage de la veille fut a côté une petite plaisanterie. La température s’est abaissée, et le chauffeur doit rapidement mettre du chauffage. Une buée épaisse recouvre les vitres et il est impossible de voir à travers les fenêtres sans essuyer les vitres avec une serviette ou du papier. Certes, ce n’est pas un orage à l’européenne, mais un violent orage tropical qui secoue le bus dans toute sa structure. 

     

    Les éclairs nous harcelent, devant, derrière, à gauche, à droite, au centre, en haut en bas et toujours tous en même temps…A chaque claquement du tonerre, la pluie redouble de violence et vient s’écraser sur le toit du car dans un bruit fracassant. 

     

    Le déluge je vous dis…Les éclairs éclairent la pampa sur des centaines de kms.. c’est certes très beau, mais très angoissant et ce déluge de feu et d’eau durera juqu’ 15 heures le lendemain, nous étions déjà rentré au Brésil…

     

    Je m’  endors vers 6 heures du matin, exténuer par la fatigue et, alors que je dors à fond, le bus s’arrête vers 8 heures 45 pour que nous prenions un petit déjeuner chaud.

     

    Nous sommes juste à côté de Missiones au nord du pays. Nous avons juste commencé à longer la frontière du Paraguay, après avoir suivi toute la nuit celle de l’Uruguay.

     

    Ah mes aïeux quel spectacle… quel endroit….quelle beauté. Nous sommes dans un parc et le paysage me coupe le souffle. Imaginez des arbres qui culminent à plus de 30 mètres de haut, ce sont des sapins rouges , ils sont entourés d’une végétation tropicale comme je n’en ai jamais vu. La plus petite feuille fait un mètre de large.

     

    Portail de briques rouges.

     

    Sous un déluge d’eau, je me glisse dans le restaurant où notre petit déjeuner nous attend. Un femme la patronne est derrière le bar, elle a dans les mains deux bouteilles thermo, une de lait , l’autre de café. Elle nous sert un par un et nous apporte du pain grillé et du beurre. La maison est en bois de sapin rouge et les murs sont en briques rouges cuites.

     

    Les papillons... Les papillons...

    Le diable nous emporte
    Avec les feuilles mortes
    Au grand bal des fantômes
    Papillons jaunes
    Ou dans quelque manège
    Sous les flocons de neige,
    Angéliques et mouillants,
    Papillons blancs.

    C’est mignon et bucolique et je me surprend à penser que le site est superbe, le restaurant symapthique et le lieu exceptionel. J’en suis tout surpris.Après avoir payé la tasse nous repartons vers le nord, il nous reste près de 3 heures de route pour arriver à Port Iguazu. 

     

    La Triple Frontière, vue depuis l'Argentine. A gauche le Paraguay, à droite le Brésil

    Il est mintenat 9 heures 45 du matin et l’orage continue, le bus vient de repartir et j’ai le nez collé à la fenêtre. Je ne m’endors même pas et je ne veux pas perdre une minutes du paysage que j’ aperçois entre les buées.

     

    Un ciel qui fait peur

     

    Les nuages sont très bas et dans certains endroits ils recouvrent la cime des arbres et parfois les enveloppe jusqu’au pied. Mais l’orage ne faiblit pas et le ciel perd ses eaux avec une facilité déconcertante.

     

    Pendant notre arrêt, j’ai fait la connaissance de Parraguayos qui rentrent au pays. Un grpoupe de musiciens. Ils ont du s’essayer à Buenos-Aires, mais vu la crise ils ont compris que chez eux ce n’était pas plus mal…

    Mais ils nous restent 3 heures de route et sous cette pluis battante le temps nous est compté pour que ma dernière page soit tournée.

    Comme hier je ne me retournerai pas, le passé restera le passé et mon avenir m’appartient…

     

    Je garde en permanence un œil sur la vitre, le temps ne change pas et ni la pluie, ni l’oarge me semble avoir l’envie de faiblir.

     

    La végétation me semble de plus en plus abondante, quoique son aspect reste inchangée.

    Les grands arbres ont toutefois disparu mais une végétation mal maîtrisée envahit la terre sans aucune retenue, même si parfois des futaies sauvages de sapins rouges poussent en bois serrés.

    Après réflexion, je pense que c’est le début des grandes forêts de sapins rouges, bois imputrècibles cher à nos menuisiers européens et d’ailleurs.

    La route n ‘est pas très large toute droite, et nous sommes toujours autant secoué.Le chauffeur a mis un film, une comédie américaine, sans queue ni tête je n’ai même pas envie de la regarder, c’est trop con.

    A Iguazu je vais vers une grande déception, car avec ce temps là les chutes seront fermées. C’est trop dangereux par temps d’orage. Je n’ai vraiment pas de chance.

     

    Quand on voyage en Amérique du sud on apprend vite ce qu’ est un rio…..L’embouchure de la seine ou de la Loire ne sont à côté que des caricatures…

     

    Tout est gigantesque, la terre est rouge, rouge vif et le mot peau rouge prend ici une conotation naturelle qui semble normale dès qu’on rencontre les habitants de cette région.

    A mesure que les kilomètres se succèdent, la végétation semble s’apauvrir…

    Pas une âme qui vivent depuis de nombreux kms, pas un village, pas une ferme, pas une maison…

     

    La terre rouge a laissé la place a des roches encore plus rouge encore, elle sont brillantes , lavées par les eaux qui tombent depuis le milieu de la nuit…on dirait des granits bruts….

    Parfois, j’aperçois de grosses pierre juchées les unes sur les autres.. .Comment sont elles arrivées là… c’est encore un mystère de la nature.

    Elles ont couvertes d’herbes sauvages en partie. La pampa c’est désormais bien finie. Il n’y a plus de bêtes non plus dans les champs, rien, le néant…Les cheveaux, les bêtes à corne, les gauchos sans selle, tout a disparu.

     

    Ah.. enfin, voici justement un petit village qui semble très pauvre. Il est juché dans cette verdure de pauvreté latante. Quelques petites masures de planches, sans porte , le toit est fait de toiles de différentes couleurs. Les murs sont en bois. Quelques toits sont en métal de récupération…5 cantonements, peut être 10, c’est bien le maximum, pas de poules , coqs ou de canards en liberté picorant la terre, rien … c’est la pauvreté totale.

     

    A la réflexion, je pense qu’il s’agit de masures construites à bas prix par les exploitants forestiers pour loger les bucherons paraguayos ou boliviens qui viennent couper le bois pendant la saison des coupes.

     

    Il y a de nombreuses rivières et elles servent à transporter les troncs jusque sur les lieux de stockage ou les troncs seront triés, préparés, coupés, débités en planches pour être ensuite acheminés vers le monde entier.

    Très peu de chemins sont goudronnés, se sont des chemins de terre détrempés par la pluie abondante. La boue des chemins, se transforment en cordons de couleur rouge, on dirait un magma qui indique l’endroit du chemin qui semble aller vers les endroits ou sont regroupés les cabanes des bucherons très éparses par ici.

    Heureusement que nous, nous roulons sur une route bien goudronnée, mais toujours cahoteuse , sinon nous ne serions pas près d’arriver à bon port.

     

    La longue forêt continue, partagée par des futaies de pins rouges plus ou moins hauts et d’autres faites d’arbres sauvages entrecoupées de groupes de masures misérables reliées entre elles par ces longs cordons de magma boueux et rouge sang qui doivent être en d’autres temps des chemins de terre séchée.

    Il fait sombre, il n’est que 10 heures trente. Je suis en direct avec vous et j’écris déjà depuis plus de 45 minutes. Ce texte d’ailleurs, il me faudra recopier une fois arrivé dans des lieux électrifiés. Pour l’instant, j’écris ce que je vois , je décris ce que j’entends et ce que je ressens.

    Ma tristesse d’hier a disparu, mon angoisse aussi, mais le temps dans ce bus inconfortable ne me pèse pas. Je vis pleinement ce voyage que j’apprécie de plus en plus car c’est un voyage que j’ai choisi de faire. J’observe ces paysages que j’ai choisi de voir même si actuellement , il n’y a pas grand chose à dire ou à raconter.

     

    Les rios se succèdent, ils sont de plus en plus nombreux et certains me semblent bien turbulents….

    Je vais donc m’arrêter là pour quelques temps, en attendant qu’il y ait des choses intéressantes à vous raconter…

    Ah, j’avais vu juste, nous venons de croiser les premières scieries de sapins rouges. Ce sont des centres de stockage ou le bois est préparé pour l’exportation.

     

    Ma quatorzième heure de voyage vient de se terminer, dans moins de deux heures, je serai au terme de ma première étape. J’aperçois de nouvelles scieries .

     

    L’industrie du bois me semble la seule à subsister par ici, assurant au gens du pays une vraie économie sur laquelle elle peut s’appuyer pour survivre.

    En prime, l’orage qui ne faiblit pas continue de nous accompagner sous un tonnerre assourdissant d’éclairs de feu qui ne sont pas toujours rassurants.

     

    Tout d’ailleurs se confirme peu à peu, de longs semi remorques à bois ou à troncs d’arbres nous croisent de plus en plus, d’autres sont immobilisés sur le bord de la route ou sur des parkings en attendant leur chargement.

     

    Vu le nombre, le pays doit en tirer quelques richesses importantes. Je suis certains que cette économie entraine pour la région des tas de commerces complémentaires et fixes des emplois en quantité importantes.

     

    Même nos vieilles et bonnes 2 cv y ont trouvé leur place et une nouvelle vie. Rgardez comme elle semble en bon état. Pourtant elle ne doit pas être toute jeune.

    Les village sont plus gros, plus riches, il y a de nombreux commerces, des hôpitaux. Ces petits centres urbains assurent à la région un minimum vital, cette industrie est le poumon économique de toute la région.

     

    Les eaux continuent de ruisseler de partout, colorant en rouge tout ce qu’elles approchent ou touchent. Tout ici est bicolore, rouge par la terre, vert par la nature et le mélange de ces couleurs donne à ce pays un cachet certain.

     

    Notre bus continue d’égrener les kilomètres les uns après les autres. La route est droite, rectiligne, et la circulation de plus en plus dense. La pampa, je l’ai déjà dit est loin derrière nous et le paysage plus tourmenté est fait de côtes escarpées et de descentes toutes droites qui obligent notre chauffeur à de nombreux changements de vitesse au milieu de craquement douloureux des engrenages pas contents d’être malmenés de la sorte.

    J’ai pressenti l’arrivée et je commence à ranger mes affaires pour préparer notre double passage en douane. L’arrivée dans un carreffour en rotonde me donne raison, je peux lire dans un massif de fleurs du plus bel effet :

    Port d’Iguazu bienvenida. Cette fois ça y est nous sommes au terme de ma première étape..

    Les derniers 100 kms se passèrent bien, comme les autres sous la pluie. J’ai senti sans connaître l’heure d’arrivée au port que nous étions tout près.

     

    Cela m’a rappelé mon petit teckel Jocker…C'était le fils de la maison. je l’emmenais partout. Nous faisions mille kms de suite et il dormait au fond de la voiture.

     

    J’habitais Nice à l’époque Boulevard Napoléon III et je dominais de ma terrasse toute la baie des anges. C’était splendide. Et bien alors qu’il venait de dormir 10 heures sans bouger, dès que j’attaquais la montée vers ma casa, il se réveillait et sautait de joie car ils savait qu’il allait retrouver la famille et surtout les enfants…je n’ai jamais compris comment il savait et je vous jure qu’il n’a jamais voulu m’en parler le vilain cachotier.

     

    Un premier arrêt au terminal des bus, puis un départ quelques minutes plus tard vers la douane. Bien sûr je retrouve mon éternel problème qui vient d’une écriture malencontreuse d’un employé zélé, erreur jamais effacée qui me vaut une vérification complète à chaque fois. Heureusement que ce sera la dernière.

     

    J’y suis habitué, c’est sans souci et après un bon quart d’heure d’attente je passe la douane sans problème sauf que ce sont maintenant les douaniers qui s’intéressent à mes valises.

    Je propose de les ouvrir mais devant ma décontraction face à leur demande ils laissent tomber et me laisse partir sans rien demander de plus. C’est vrai qu’avec 8 valises et un sac on pourrait se demander ce que cela cache…

     

    Et bien il n’en ai rien ce ne sont que des habits et mes affaires de cuisines, couteaux, plats, livres ecrits et ordinateurs…Rien de bien répréhensible, même pour un douanier pointilleux….

     

    Nouveau départ vers la douane brésilienne. Le car s’est vidé des paraguayos et des argentins. Je reste seul avec trois ou quatre brésiliens venus faire des amplettes à Buenos-Aires.

     

    Iguazu est au confint de 3 frontières, Parguay, Brésil et Argentine. Voici les donc les 3 drapeaux des 3 pays réunis.

     

    Les cataractes d'Iguazu

     

     

     

     

     

     

    Publié par chefentoqueà l'adre
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