• Qui peut prétendre à l'oscar des légumes ?

    L’oscar des légumes, une véritable mine d’or alimentaire, dont les qualités gustatives, nutritionnelles et curatives en font l’un des joyaux de la nature : le gagnant est …




    Le Potimarron.

    Potimarrons, courge, giraumon, citrouille, courge … c’est une grande famille dont aucun des membres ne se ressemble … Laissons les spécialistes faire leur travail de classement. Intéressons nous à leurs relations avec l’homme !

    L’une de leur première utilité connue dans notre histoire est d’être l’ancêtre de notre bouteille thermos moderne. Au moyen âge les pèlerins partaient en voyage avec une gourde pèlerine à leur ceinture. Sa paroi légère garde longtemps frais ou chaud les liquides que l’on y met.

    Qui n’a pas vu des croquis de nos pèlerins sur les livres d’écoles, ainsi que les gourdes et calebasses des peuples africains.

    De nos jours la fête Halloween remet les citrouilles, potirons et courges à l’honneur. Pour ceux qui n’apprécient pas que ce soient une mode de nos amis américains, rappelons leur que c’est une fête d’origine Celtique introduite aux États-Unis par les immigrants Irlandais.

    Bien que, si vous souhaitez remonter plus loin dans le temps il faut revenir en Amérique 8000 ans avant notre ère. En effet des restes de citrouilles furent découverts dans des fouilles archéologiques au Mexique. .

    Pourquoi le surnomme-t’on le potimarron : un légume magique ?

    Par  sa richesse exceptionnelle en vitamines A, C, D, E et en oligo-éléments dont la concentration, phosphore, calcium, magnésium, est importante mais aussi fer, potassium, silicium, sodium.

    Il contient en plus de nombreux acides aminés essentiels, des acides gras insaturés, des amidons et une grande concentration de sucres naturels …

    Et, cadeau pour l’été : sa teneur en carotène provitamine A , deux fois plus que dans nos carottes en fait un aliment de prédilection pour la beauté du teint et la santé de la peau.

    Quant aux gastronomes, ils sont comblés par ses qualités gustatives rappelant la saveur de la purée de châtaigne et les multiples façons de l’accommoder, du potage au dessert.
    Voici donc ma recette fétiche que j’adore plus particulièrement.



















     

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  • La rhubarbe est ce fruit, est ce un légume. Plus loin vous aurez la réponse des botanistes, mais je ne dirai qu’une seule chose cette plante est saine. Nous l’apprécions de toute façon et elle entre à la fois dans les plaisirs sucrés et peu à peu elle a trouvé sa place dans l’univers du sucré salé.

    Cette plante peut ressembler à un véritable arbuste extrêmement décoratif aux feuilles semblables à des acanthes et aux longues et superbes tiges rouges quand elle pousse dans un sol qui lui convient.
    Ethymologiquement, le mot rhubarbe vient du bas latin « rhu » qui veut dire tige, la rhubarbe est donc une tige comestible venant de Barbarie pour les hommes de cette époque reculée aux notions géographiques floues, mais en réalité des régions septentrionales et moyennes de l’Asie comme la Chine, le Tibet, l’Afghanistan, la Mongolie, voire la Syrie…. .

    Parlons botanique, la rhubarbe est une plante potagère de la vaste famille des polygonacées qui comprend environ 30 espèces euro asiatiques. Elle se présente comme une grande herbe vivace aux grandes tiges rouges qui sont la seule partie comestible de la plante d’où partent de grandes feuilles très décoratives mais toxiques.

    Au printemps le haut de la tige peut monter jusqu’à 1,50 mètres et donne une fleur blanche. Elle s’enracine dans le sol grâce à des rhizomes qui peuvent se départager.

    En France on cultive une espèce qui vient de Chine : le Rhéum officinalis, où depuis 3000 ans avant Jésus-Christ elle était utilisée en pharmacie sous forme de poudre ou d’extrait pour soigner les paresses intestinales et les fatigues passagères.

    Pour cette raison, la rhubarbe, classée par les botanistes comme un légume dont l’usage alimentaire s’est répandu en Europe il n’y a pas plus de 200 ans, régnait à la place d’honneur dans les jardins médiévaux.

    Elle se plante ou se rempote au printemps et il est conseillé de multiplier la touffe en août. La rhubarbe aime les sols acides et humides, elle se plait d’ailleurs beaucoup au-dessus de la Loire et particulièrement en Normandie où un simple plant peut prendre des proportions impressionnantes.

    Il faut attendre deux ans pour commencer à récolter les tiges, riches en potassium, en calcium et vitamine C. Les feuilles toxiques servent par ailleurs à faire un insecticide naturel contre les pucerons.

    La tige, au goût un peu acide doit être cuite pour être consommée en compote, tarte ou confiture, elle arrive à maturité au début de l’été et de l’automne.

    Au 18 ième siècle, commencent à se répandre des recettes pour accommoder ce légume, cet engouement culinaire vint d’outre manche où les jardiniers anglais acclimatèrent une rhubarbe particulière que les cuisiniers transformaient en tourtes et en soupes de printemps.

    Un peu plus tard, au siècle suivant, après des essais de croisements entre différentes espèces, ces jardiniers finirent par obtenir une variété de rhubarbe dont les tiges étaient vendues en botte sur les marchés de Londres.

    Ces habiles jardiniers lui firent retraverser la mer vers la Hollande, l’Allemagne et la Belgique dont la gastronomie garde encore des traces de ce son succès, elle était alors souvent utilisée comme un légume.

    En France, le triomphe de la rhubarbe mit du temps à venir malgré les efforts de nombreux botanistes qui en faisaient l’éloge dans leurs ouvrages tel « le Bon Jardinier » en 1805 ou dans la « Revue Horticole » qui donnait moult conseils pour sa culture et son utilisation en cuisine.

    Et peu à peu, l’Alsace, proche de l’Allemagne où elle connaissait un vrai succès, fit connaître ses beignets et ses tartes au reste de l’hexagone qui finit par adopter cette délicieuse rhubarbe.
    Ici, en France, elle est surtout cuisinée en préparations sucrées : flans, gelées et confitures, tartes et compotes.

    La nouvelle cuisine tend à la préparer comme le légume qu’elle est et lui fait accompagner de plus en plus souvent du porc ou de la volaille, des poissons et même des foies gras.

    La rhubarbe étant très acide, il convient de la sucrer même pour des préparations salées.

    On peut la déguster tout au long du repas, en apéritif comme le font les Italiens avec leur rabarbaro ou les canadiens qui font des punchs en utilisant la rhubarbe à la place des canneberges.

    En entrée, elle excelle avec des carottes râpées, des concombre ou des tomates, voire du fromage.

    En accompagnement du plat principal ainsi que nous l’avons déjà dit et en dessert où elle se marie excellemment avec les fruits rouges et les pommes, le citron, la cannelle et le gingembre.

    La rhubarbe peut aussi se manger crue, après avoir été trempée dans du sel ou du sucre, et préalablement débarrasser de ses fibres et coupée en très fins tronçons.

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  • Les produits de la semaine


    M
    anger des légumes, réapprendre à manger la soupe

    Mille et une raisons de consommer des soupes!
       
    Un véritable moment d'hydratation
    Bien que la sensation de soif se fasse plus discrète en hiver, il est tout
    aussi important d'assurer la bonne hydratation de notre corps.

    A ce sujet, la soupe joue un rôle très intéressant, puisque composée majoritairement d'eau, elle contribue à couvrir nos besoins hydriques de la journée.

    Savourer une soupe devient alors un moyen simple et agréable pour s'hydrater.

    Une excellente source de micronutriments
    La soupe a également comme "atout" de réunir différents légumes dans une même préparation. Or chaque végétal est reconnu pour détenir "sa"caractéristique nutritionnelle.

    La carotte est réputée pour sa richesse en béta-carotène, le chou pour sa teneur élevé en calcium, le cresson pour son fer …

    Et le fait, de les rassembler dans un même plat, permet non seulement de bénéficier d'un apport optimal en différents micros nutriments, mais aussi d'amplifier les effets protecteurs de chacun.

    Ensemble, ces micronutriments agissent en synergie et deviennent d'autant plus efficaces.

    Consommer de la soupe revient alors un bon moyen pour renforcer nos défenses et être encore plus fort pour affronter l'hiver.

    Un instant de plaisir …
    Quelque soit sa composition, la soupe a l'avantage de s'accommoder selon vos goûts et vos envies. Composée uniquement de légumes ou additionnée de féculents ou encore enrichie par du fromage râpé, tout est permis. Il suffit de laisser libre court à son imagination…

    Pour une soupe complète…
    La soupe peut parfaitement constituer un plat complet et équilibré. Il suffit pour cela de penser aux bonnes associations. Ces composants de base étant l'eau et les légumes, il suffit d'y ajouter :
      -  Un aliment riche en protéines
    Des moules ou des petits lardons ou encore un œuf.
      -  Un aliment riche en glucides complexes 
    Des vermicelles, des croûtons de pain, du blé concassé et pourquoi pas des légumes secs  comme les pois chiches, haricots rouges…
    -  Un aliment riche en calcium
    Du gruyère intégré dans la soupe ou un laitage en guise de dessert.

    Sans oublier bien sûr de finir le repas par un fruit frais ou, encore mieux, par une association de différents fruits  comme une salade de fruits frais, pour l'apport en vitamine C.

          

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  • Le coin des enfants
    Tu sais sûrement que les fruits et légumes frais sont indispensables à ta santé : ils te protégent contre certaines maladies et te donnent de tonus !

    Mais ils contiennent chacun des éléments différents : le kiwi est riche en vitamine C, le potiron en carotènes.

    Pour être sûr d'être en pleine forme, consomme plusieurs fruits et légumes différents chaque jour !


    Combien ? 5 est un bon début, mais 10 c'est la meilleure note !

    Voici quelques conseils que tu dois savoir et demander à tes parents de respecter et, uniquement pour te faire plaisir.

    Production et saison
    La bonne saison

    Certaines récoltes sont décalées en fonction de la région de culture :
    Le poireau, par exemple, est cultivé de mai à juillet dans les Pays de la Loire, et de septembre à avril dans les autres régions le Centre, Rhône-Alpes, Normandie, Ile-de-France, Nord, Poitou...

    Autre exemple
    La pomme est récoltée dès le mois d'août dans le sud-est et jusqu'à fin octobre dans le Val de Loire. Par ailleurs, la production peut varier considérablement d'une année sur l'autre, en fonction des aléas climatiques gel tardif ou neige pendant la floraison, grêle ou sécheresse...

    Ils sont bons dans leur saison

    Chaque plante a son cycle de vie, de la graine qui germe à la graine qui tombe du fruit. La saison est la période pendant laquelle les fruits et légumes arrivent à maturité.

    Cette période est relativement courte pour les plantes pérennes , arbres et arbustes fruitiers, asperges. Les plantes annuelles légumes mais aussi fraises et melon ont une saison beaucoup plus longue grâce à l'étalement du calendrier de plantations ou semis.

    Les progrès de l'agronomie permettent aujourd'hui de produire certains fruits et légumes un peu avant ou après leur saison, en recréant dans des locaux adaptés des conditions favorables à leur développement.

    Présents et parfois dégustés en contre-saison

    De nombreux fruits et légumes qui nous sont familiers en été sont cultivés dans l'autre hémisphère, lorsque nous sommes en hiver et que c'est là-bas la bonne saison.

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  •                                                        Melchior Prince du temps


    Voici cette histoire, c’est une promenade dans le temps ce pourrait être moi, vous ou quelqu’un d’autre et c’est un moyen passionnant pour savoir comment c’était hier

    PM


                          

                                                             Pierre MARCHESSEAU

                               

                                                                        Présente

          


                                                      MELCHIOR PRINCE DU TEMPS


    C’est l’été à Loulay, petit village de Charente-Maritime. Il est semblable à tous les autres de France, avec son église, son curé, son école, sa place où les gamins jouent au football, juste à côté de la halle.

    Tous les mercredis, il y a le marché, les paysans y  vendent leur production. Chaque troisième jeudi du mois, c’est la foire. Les camelots s’y retrouvent sous des tentes bariolées tendues par des cordes.

    Sur la place de l’église, ils se cèdent leurs cochons et leurs vaches, dans un climat d’humeur joyeuse. Chaque affaire traitée, ils se tapent dans la main pour en arrêter le prix, en signe d’accord. C’est irrévocable et malheur à celui qui ne respecte sa parole.

    Les cousins, les frères, les sœurs, les grands-parents, les oncles, les tantes, tout le monde participe à la fête. C’est le meilleur moyen d’avoir des nouvelles des uns et des autres.

    Hormis ce jour, les paysans ne se fréquentent pas. L’intimité pudique de ces gens rudes fait qu’ils respectent le chez les autres. On ne se mêle de rien ou presque… tout au moins en apparence.

    Pourtant, un mal ronge nos campagnes, nos villes, nos cœurs, c’est le mal des «  on dit  », des ragots. Calomnier, calomnier, il en restera toujours quelque chose. Nous pourrions pourtant croire que les méchancetés meurent de leur propre venin.

    C’est ce que pense un vieux monsieur tout habillé de blanc, le Docteur Melchior d’Altus, assis sur le siège arrière d’une vielle Bugatti. Elle le ramène chez lui, en son château des mystères.

    Elle serpente sur la petite route sinueuse, qui va de La Jarrie Audoin à Loulay. En rentrant, il a eu envie de voir La Boutonne, petite rivière de la région. Au pont de fer, il s’est arrêté longtemps pour regarder l’eau couler. Il a marché le long de la route pour mieux s’imprégner de cette atmosphère qu’il aime tant.

    Il veut s’intégrer à la faune, à la flore, aux gens d’ici. Pour les deux premières, c’est chose faite, mais pour la troisième, c’est beaucoup plus difficile.

    Les paysans le repoussent, ils le haïssent, ils le calomnient. Le vieux docteur passe pour un sorcier qui fait disparaître les petits-enfants, pires  : il les mange.

    Plusieurs fois, les gendarmes ont enquêté sans succès et pour cause, mais le mal est fait. Ses employés l’ont quitté un à un, plus personne ne veut travailler au château. Il fait venir son monde d’ailleurs…

    Sa cuisinière est une jeune femme noire, son chauffeur un descendant d’esclave, les jardiniers sont allemands, les gens de maisons anglais. Un amalgame bien réussi. Ils sont bien payés, fidèles, ils ne se plaignent jamais. Chez le docteur Melchior, les employés sont plutôt bien traités.

    Depuis plus de dix ans, il vit en reclus, il ne parle à personne sauf à eux. Quand il en a assez de cette solitude, il fait de longs voyages, il visite le monde. C’est sa façon à lui de rompre son isolement.

    Il part en ballon, espèce de dirigeable avec lequel il découvre la nature, les forêts, la mer, avec qui il partage une idylle extraordinaire. Il vit depuis si longtemps, qu’on le dit immortel. Il est un élu du grand architecte de l’univers.

    Au fil de sa vie, il se bat pour que le monde soit meilleur. Il est garant d’un art de vivre. Plus il vieillit, plus il croit que son expérience le protège, mais il a de plus en plus de mal à comprendre la vie des hommes.

    C’est à tout cela qu’il réfléchit dans les derniers virages qui le conduisent au château. Il arrive d’Asie, de Mongolie où il a disserté avec de vieux prêtres bouddhistes.

    En arrivant à quelques lieux de son domaine, il n’a pu s’empêcher de faire passer son chauffeur par le chemin des écoliers. De Dampierre à La Fontaine Des Veuves, il a suivi La Boutonne.

    Au vieux carrefour de La Laiterie, il a pris la route de La Jarrie à Loulay, sa terre d’accueil, dans ce siècle si difficile pour lui.

    La voiture arrive au passage à niveau. Le dos d’âne a provoqué plus d’un chambardement. Il est désormais automatique. Auparavant, une famille, les Daniau, durant plusieurs décennies ont assuré la fermeture de la barrière. On s’était habitué à eux.

    Avec la rigueur horlogère d’une montre suisse, ils ouvraient, fermaient les barrières du passage à niveau. Jamais un loupé, jamais un raté. Le temps a passé et la technologie moderne est apparue. L’électronique remplace désormais les hommes.


    Désormais à la retraite, la famille Daniau a quitté le PN 425 ainsi répertorié à la SNCF. La poésie de la petite maisonnette s’est envolée. Une barrière automatique avec son feu clignotant la remplace.

    Autres temps, autres mœurs…La vielle Bugatti marron clair aborde le grand virage de La Jarrie, juste avant les maisons appartenant aux ouvriers de l’usine et de celle du maire M. MALVAUX. Il régna sur le village et le canton pendant plus de trente ans. Il a maintenant rejoint ses ancêtres…

    Le Dr MELCHIOR aperçoit, juché sur son tracteur le père Hillairet, la quarantaine  prononcée, dur, travailleur, front dégagé, moustaches touffues. Il a épousé les thèses marxistes, puis communistes. Il broie du rouge. C’est un gros propriétaire terrien, ennemi juré du docteur. Il  voit en lui un des suppôts du capitalisme.
    Le docteur n’en a que faire, il ignore cet individu depuis qu’il a refusé de vendre à son palefrenier de la paille, du foin pour ses chevaux et du fumier pour son jardin. Il en a trouvé ailleurs et on le lui livre gratuitement.

    Dommage, il aurait tant aimé faire partie des gens du village. Toutes les médisances sont venues par la faute des fumées noires s’élevant juste au-dessus des toits de son château.

    Personne ne s’en est ému jusqu’au jour ou le bruit courut qu’il brûlait les chiens, les chats, et faisait de la sorcellerie. Quand il revient au château, il s’enferme dans sa cave et n’en ressort que très tard la nuit tombée.

    Pendant des jours, des nuits, les fourneaux ronflent en dégageant des fumées noires. Mais que fait-il donc ?  Olive, l’épicier, lui livre des dizaines et des dizaines de kilos de sucre. Il fait peut-être de la confiture, peut-être… Mais pourquoi s’en cacher, et qui la mange ? Et pour faire de la confiture, il faut des fruits… aucun fruits ne sont jamais livré au château, ni ramassés dans les fruitières en quantité suffisantes, il n’y a pas assez d’arbres fruitiers pour autant de kilos de sucre…Autant de questions restées sans réponses….

    Un jour, Olive arrive au château pour effectuer sa livraison.

    Il remarque que la porte de la cave est restée entrouverte. Curieux, il saute sur l’occasion et la pousse. Il descend quelques marches, elles le conduisent au sous-sol. Il s’approche avec discrétion, le cœur serré car Olive il a la tchache mais c’est un poltron tous le savent au village. Il aperçoit tout un système de cornues en cuivre, d’alambics, de chaudrons, de serpentins et tout un appareillage mystérieux.

    Au fond de la pièce, il reconnaît la panoplie parfaite de l’alchimiste : pipettes, bouillonnement, fumées etc.… et comme si tout cela ne suffisait pas, il surprend deux gros rats, longs comme le bras, avec une queue immense qui se promènent.

    Notre Olive a si peur, qu’il fait demi-tour et se sauve à toute vitesse pour remonter les escaliers quatre à quatre. Il est livide, blême, et dans sa hâte et sa tête baissée et bien qu’il ne soit pas très grand il ne voit pas la poutre au-dessus de la  porte arrondie, celle du vestibule, et s’assomme net et s’écroule tout net KO comme un boxeur après un upercut.
    Les serviteurs du Docteur le retrouvent étendu sur le sol, ils le remontent dans le salon du rez-de-chaussée, le raniment avec une serviette humide et le remettent sur pied avec un bon coup de gnaule à 55 degrés.

    Soigné et pansé, il rentre chez lui, jurant mais un peu tard qu’on ne l’y prendrait plus.

    Arrivé au café du commerce, il raconte sa mésaventure. Bordelais d’origine, du côté de Saint-André-de Cubzac, il a le verbe facile Olive et sa petite histoire devient un long fleuve qui ne s’arrête pas de grossir, tant et si bien, que tout le canton est bientôt au courant de son histoire.

    Les rats sont devenus des monstres, les alambics des chaudrons où cuisent des chauve-souris et tous les animaux dignes des plus grands films fantastiques.

    Des fantômes invisibles l’ont frappé à la tête. Il n’a dû son salut qu’à une fuite éperdue.

    L’histoire d’Olive enfle en même temps qu’elle se raconte dans les champs, au café, dans les parties de chasse ou de pêche, auxquelles il participe.
    Il est devenu le personnage important du village avec lequel on doit être vu, celui maintenant sait.

    Sa petite boutique sur la place du village ne désemplit plus. On vient de loin pour tenter de l’apercevoir, lui parler. Il est devenu la vedette locale.

    D’ailleurs, se succès commence à l’embarrasser car il sait que toute cette histoire n’est que pure invention… Où tout cela va t’il le conduire, quand cela va t’il s’arrêter.

    Il est pris à son propre piège et son sommeil commence à se faire difficile surtout quand les gendarmes, a qui cette histoire a été répétée, le font venir.

    Ils l’interrogent et consignent par écrit ses déclarations. Les gendarmes BARON et ROULET chargés de l’enquête ne peuvent intervenir au château, aucune plainte n’ayant été déposée et pour cause.

    Le Sieur Olive n’a pas tellement envie que la vérité soit découverte, son égo en serait certainement très atteint et son commerce aussi. Les menteurs ne sont guères aimés dans nos campagnes.

    Quand on lui demande la raison de cette réticence, il répond inlassablement la même chose  : « Que voulez-vous que j’ y fasse, je ne vais pas porter plainte contre des fantômes, j’ai de la famille et je n’ai guère envie qu’on vienne la nuit leur faire du mal ». Et pour la bonne cause il ajoute : «  Si le maire faisait son travail, il fermerait le château  » A partir du moment ou des fantômes étaient en cause personne ne chercha à en savoir davantage, on ne sait jamais…

    Pourtant Olive n’avait pas à se plaindre du château et du Docteur Melchior, tous les achats d’épicerie se faisait chez lui.

    Ce dernier, apprenant les sornettes dispensées par Olive, ne lui passa plus aucune commande et c’est ainsi qu’il perdit son meilleur client et beaucoup d’argent, bien qu’il jurât à tous que jamais plus il ne livrerait un centime de produits au château. Mais, tel est pris qui croyait prendre. À partir de ce jour-là, plus aucun habitant du village ne pénétra au château.

    En grand dégustateur qu’il est, le Maître des lieux a dans sa cave des hectolitres de grande champagne et de bons vins. Il les stocke dans de grandes cuves en ciment année par année.

    Œnologue, le docteur les élève avec soin, les laisse vieillir, le s façonne, les chouchoute. C’est lui-même qui les met en bouteilles, il dessine ses propres étiquettes, les réalise dans sa petite imprimerie à main comme autrefois.

    Il est également propriétaire d’un droit de brûler depuis Louis XI. Il ne s’en est jamais séparé. Ce droit existe depuis le Moyen Age, il permet à son propriétaire de brûler du vin dans ses alambics pour en faire de l’alcool.

    Le docteur Melchior ne s’en prive pas. Il a mis au point ses méthodes de vinification, d’ouillage et de vieillissement. Il est le seul à les connaître. Il n’a certainement pas envie qu’on les lui copie.

    Toute cette alchimie, qu’il maîtrise à merveille, il la réalise seules, portes fermées. Quand il «  bouille  », on voit monter vers le ciel la part des anges. Ce sont des vapeurs d’alcool tiède qui montent vers le ciel et embaume le paradis et c’est pour cette raison qu’on les appelle les vapeurs des anges car elles montent au ciel…

    En retombant sur les murs du château, elles font proliférer un petit champignon qui noircit les pierres de la vielle demeure. L’alcool obtenu est mis en barriques, les premiers jus sont très alcoolisés, de couleur blanche. Il les laisse vieillir dans des fûts neufs en chêne.

    L’alcool prend avec le temps la couleur et le goût du bois. Peu à peu il devient cognac. Il reste ainsi de longues années dans ses caves bien au frais, à l’abri de la lumière.

    Le Prince melchior possède des centaines d’années, toutes meilleures les unes que les autres. Avec le second jus, il rajoute du sucre et laisse fermenter le mou.

    Il obtient un jus naturel, liquoreux, délicieux, alcoolisé, appelé
    « Pineau ». C’est le fameux Pineau des Charentes. Il y a du blanc, il y a du rouge. Certains ont eu la chance de goûter cet excellent breuvage, et n’en sont pas encore revenus.

    Au cours de son long voyage à travers le temps, il a offert aux Rois et aux Reines et à bien d’autres, ses élixirs de bonne santé et de bonne humeur.

    Chacun comprend mieux maintenant le pourquoi de toutes ces insinuations malsaines, toutes colportées par des villageois en mal de sensations.

    Quelques mois plus tard, Olive fut emporté par un mal secret incurable. La rumeur atteint son paroxysme et chacun y alla de son propre cancanage.

    Personne ne douta plus que les fantômes du château soient venus la nuit pour lui régler son compte…

    Par sécurité, le village décida de ne plus en parler, par peur des représailles. Les parents, le garde champêtre, le Maître d’école, les gendarmes mêmes interdirent aux enfants d’aller se promener ou jouer autour du grand parc ou était situé le Château.

    C’était devenu le château des mystères, surtout quand le maître des lieux y était. 

    A suivre et à demain

     

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