Cette histoire sur la Cervelle de Canut vous est proposée par le site:
Cette histoire sur la Cervelle de Canut vous est proposée par le site:
Une vraie richesse symbolique s'attache au miel. Il est impossible d'en raconter l'histoire concrête sans faire allusion à tout se qu'il représente dans la pensée des hommes. Les traditions légendaires expliquent les coutumes qui l'entourent et auxquelles il participe.
La façon dont on s'est autrefois comporté avec les abeilles, dont on récoltait le miel que l'on consommait avait le caractère des prescriptions religieuses. Si nous en avons perdu la signification, il en reste une conscience qui implique le respect, comme si les abeilles continuaient à remplir leur rôle initiatique et liturgique. A Ephèse et à Eleusis, les prêtresses portaient le nom d'abeilles.
En hébreu, abeile se dit dbure, de la racine dbr qui signifie parole et qui donna le joli prénom de Déborah, indiquant bien la mission de l'insecte doré: révéler le verbe, la parole ( divine) , la vérité.
Le miel, miraculeusement produit par les abeilles, est vérité car il n'a besoin d'aucune manipulation après la récolte, d'aucune transformation. Il est inaltérable et jusqu'à du sucre inimitable. Qui d'autre que l'abeille peut créer le miel après s'être penché sur le coeur des fleurs du bon dieu ou des dieux ce qui reste la même chose.
Cette vérité est le message d'en haut, le message est transmis par les abeilles par leur miel pour que ceux qui ont été choisis les expriment par leur intelligence, leur poésie. Aussi se posèrent t'elles sur les lèvres de ces enfats sui devinrent Platon, Pindare ou Saint-Antoine de Milan le bien nommé.
Même si l'on espère pas faire un génie de chaque nouveau né, du moins veut-on qu'il soit heureux.
C'est d'ailleurs toujours ce que pensent les matrones de Côte d'Ivoire ou du Sénégal qui frottent au miel les lèvres des nouveaux nés après qu'il ait jeté avec son premier cri sa colère d'être né.
Ce baptême faisait déjà partie des usages achéens et germains, un usage venu des steppes primordiales. Une coutume des pays de l'est, fait encore verser dans la paume des nouveaux époux une cuillèrée de miel qu'il doivent lécher mutuellemnt avant de prendre en commun toute autre nourriture..
Ainsi dit-on le mari ne lèvera jamais la main sur sa femme sauf pour la caresser, la femme n'aura sur les lèvres que des mots d'amour...et pas seulement pour la durée de la lune de ... miel.
Lors des mystères d'Eleusis ou chez les sectataires de Mithra, au moment de l'initiation, les Mystes se lavaient les pieds et la langue au miel. Ils se purifiaient du mal et le bien leur était révélé. Quand aux égyptiens, pour les fêtes de Thot, ils mangeaient du miel en disant douce est la vérité.
Aliment parfait et de la couleur la plus saacrée, jaune d'or, le miel est pour les Veldas un dieu, comme pour la tradition gréco-latine, un nourriture divine:
- "Au temps de l'age d'or, disent les Orphiques, le miel coulait tout simplement des chênes et Kronos dormait, ivre de miel. Ce fut le premier sommeil du monde, lorsque Zeus son fils, l'enchaîna et l'emporta là ou le vieux dieu et avec lui l'âge d'or se trouve encore, à la limite de la terre sur l'île des bienheureux."
Cela implique que le miel, aliment premier, date de la création, qu'il existait avant même que les abeilles ne nous le transmettent.
Cet aliment premier devait être celui des premiers des dieux ou bien que des légendes grecques situent l'enfance de Zeus, sur le Mont Lycée, sur le Mont Ida, en Crête..., bien caché par sa mère Rhéa, les abeilles norrirent le futur Maître du monde de leur miel qu'accompagnait du lait de chèvre.
Les Crétois prétendent qu'Amalthée et Mélissa étaient en vérité des princesses, filles du roi Mélissée, et qu'elles se partagèrent les soins du bébé divin, l'une avec le lait de ses chèvres, l'autre avec le miel de ses abeilles. Mélissa signifie celle-qui-fait-le-miel. On parle ausi d'une caverne sacrée, territoire d'immortalité car le temps y était aboli et où veillaient des abeilles ardentes.
Rhéa y enfanta Zeus, l'abandonnant aussitôt à la garde des insectes. Mais quatre audacieux guerriers, revêtus d'armures d'airain par précaution, pénétrèrent dans la caverne pour y dérober du miel encore interdit aux humains.
Ils allaient emporter leur récolte sacrilège lorsque le nnouveau-né vagit. En l'apercevant au milieu des langes ensanglantés, les intrus eurent si peurs que l'armure leur en tomba. Les abeilles se ruèrent sur eux. Or nul ne pouvait mourir ici, surtout après avoir touché le miel.
Pour que l'ordre des choses soit maintenu, Zeus préserva les voleurs d'être foudryés par le venin, en les changeant en oiseaux qui s'enfuirent à tire d'aile. En remerciement de leur dévouement, le dieu donna aux abeilles les armures de bronze qui dissimulèrent désormais leur être de feu. Et, il ajouta, car ce nouveau-néparlait bien, que leur courage resterait proverbial.
Mais quel était l'origine des abeilles ?
Pour le popol Vuh, la tradition sacrée Maya, l'abeille est née de la ruche universelle, au centre de la terre. Pareille aux étincelles des volcans, dorée si on la voit, brûlante si on la touche, elle a été envoyé ici pour éveiller l'homme de la torpeur se son néant, de son ignorance, c'est ce qu'exprime en somme les rustiques contes amazoniens du miel et de l'hydromel.
Universellement on retrouve associé au miel et aux abeilles le feu techtonien générateur, et l'antre, le souterrain, la grotte ou l'arbre creux qui font partie du système symbolique féminin bien en harmonie avec les mythes agricoles. Proserpine, la Déesse latine du printemps fleuri, de ce printemps fleuri qui revoit chaque année les abeilles butiner, n'est-elle pas aussi la
Reine des enfers ?
Son surnom n'est-il pas Mellita? Q'ailleurs, c'est avec du miel que les romains apaisaient le dieu des profondeurs pour qu'il ne se réveille point sous la forme d'un serpent de feu, la lave des volcans.
A Pompéï, on ne dut point assez faire oblation de miel.
Ovide raconte, pour sa part, que ce serait au dieu du vin Bacchus ou Dionysos, que l'on devrait le miel. Il revenait d'une promenade en gambadant parmi les satyres lorsque ceux-ci,pour mieux marquer la cadence, firent retentirent leurs sistres. Au bourdonnement des instruments, un vol d'insectes inconnus sorti du bois. Bacchus les guida vers un arbre où ils s'enfermèrent et qu'ils remplirent de miel.
Les gréco-Latins rapprochaient le vin du miel tout autant qu'on les mêlait dans les cratères. Un cousin de Dionysos porte le nom de Mélikertes, le coupeur-de-miel, en analogie avec le mélidraton, eau coupée de miel, premier stade avant la fermentation de cette boisson énivrante autre que le vin, l'hydromel.
Mélikerrtes fut précipité dans un chaudron d'eau bouillante par sa mère, la tante nourrice de Dionysos, devenue folle. L'océan engloutit son cadavre mais il ressuscita sur un dauphin et depuis, bien que divinité océanide, il gambade dans l'entourage de Dionysos parmi les satyres et les silènes.
L'écume des vagues rappelle celle de l'hydromel quand il fermente dans un chaudron ou lorsqu'on le verse dans des coupes. Peut être aussi les marins emportaient-ils des amphores d'hydromel pour se remonter le moral au long des traversées?
Le Mythes le plus célèbre de l'origine des abeilles est bien la légende d'aristrée. On devait presque dire, la légende de la génération spontanée des abeilles. Elle a eu la vie dure. Jusqu'au XVIIe siècle faisait article de foi dans les traités d'apiculture tant qu'on n'eut pas découvert, grâce au microscope, que le roi était en fait une reine, et une reine mère dont la fonction unique consistait à pondre des millions d'oeufs d'ou écloreront les futures progénitures.
Mais laissons parler Virgile, car il est temps de vous expliquer comment du sang corrompu des taureaux immolés on a vu plus d'une fois naître des abeilles... Coupable d'avoir causé la mort d'Euridyce qu'il poursuivait de ses assiduités et tenu pour responsabble du lynchage d'Orphée, l'époux de celle-ci, le berger d'Arcadie, Aristée le fils d'Apollon et de sa nymphe cyrénée, se voit privé des abeilles auxquelles il tenait beaucoup. Conseillé par a mère, il offre un sacrifice aux manes d'Eurydice et Orphée. A orphée, un pavot pour que son chagrin s'apaise, et à Eurydice..."quatre superbes taureaux immolés et autant de génisses".
A la neuvième aurore..."O prodige!!! des entrailles corrompues des victimes, à travers les flancs qu'elles déchirent, on voit s'élancer en bourdonnant des milliers d'abeilles qui se répandirent dans les airs comme un nuage épais, puis se posèrent sur la cime d'un arbre, suspendues en grappes à ses flexibles rameaux"
Les abeilles vous le devinez, viennent ici, en renfort des mouches à viande dont les asticots n'ont aucun rapport avec elles.
On trouve également dans le mythe d'Aristée l'observance très longtemps maintenue d'un interdit sexuel répété par les traités d'apiculture anciens. Si l'on confisqua les premières abeilles du berger, c'est parce qu'il avait eu envie d'une femme, et, qui plus est, de celle d'un autre. Pour récupérer un essaim d'abeilles réputées vierges ou récolter le miel cette matière pure, il fallait s'être auparavant abstenu de tout commerce charnel.
Le miel, comme la cire, était largement employé dans la lityrgie antique. Pour les rites funéraires, on donnait aux défunts une provision de miel à savourer dans l'au-delà, connotation d'immortalité.
Dès le Néolithique, chez les Aryens, en Babylonie, à Sumer, en Crête, on ensevelissait pour cette raison les grands personnages dans le miel. Hérodote et Strabon s'en fot l'écho. Alexaandre le Grand renoua, si l'on peut dire, avec cette coutume mais rien ne prouve qu'un tel usage fût général dans les Balkans.
Habituellement, quand il y avait un embaumement comme en Egypte, on employait la cire, d'où le nom de momie, du perse mum, la cire. Enfin aux fêtes solsticiennes d'hiver, les hopis d'Arizona enterraient symboliquement l'année défunte, dans le même esprit que lors des célébrations celtes de Samain mais avec une collation générale de miel et de farine. Cette association de mets, on la retrouve chez les juifs de Russie pour le nouvel an, le Rosh hachana.
Le père de famille distribue à ses enfants en heureux présage des tartines de miel et n'oublions pas que le pain d'épices sous-produitdu miel est au moment de noêl la base de bien des gourmandises.
La gourmandise est une mutation, une telle aberration du besoin qu’elle finit par gouverner complètement ou il faut avoir très faim pour que le désir de survie abolise les conditionnements.
Même les animaux évolués savent se montrer capricieux et gourmands, surtout lorsqu’ils sont domestiqués et dépravés par la fréquentation de l’homme.
A coup de déductions scientifiques et d’explorations méthodiques des détritus laissés sur leurs sites par nos lointains parents, on a pu de paliers en paliers, établir leurs menus comme si nous avions été présents à leurs repas.
C’est à la poursuite de sa nourriture devenue, de plus en plus carnée, et faite de protéines animales et caloriques, agissant comme auxiliaires de survie que l’humanité prit nombre, grandit, se déplaça et émigra en se frayant un chemin à travers le monde.
Pour se procurer toujours davantage de cette nourriture devenue indispensable, qu’elle devînt de plus en plus habile et qu’elle exploita ses moyens pour la faire évoluer vers la civilisation qu’elle se devait de créer pour survivre : Armes, outils, industrie, organisation sociale. Plus son alimentation se diversifiait, plus son génie se déployait.
Quand le bipède Homo Erectus, devenu sapiens par des siècles d’ingéniosité dans la recherche de nourritures variées et préférées sut maîtriser et se servir du feu sans crainte, il trouva meilleur de cuire ses aliments.
Nous verrons plus tard comment il s’y prit, mais cette évolution fut primordiale dans l’évolution de son comportement et dans son art de vivre. Cette évolution entraîna de nouvelles découvertes qui améliorèrent singulièrement son ordinaire.
Avec l’élargissement de sa pensée, l’évolution de son cerveau, ses nouvelles façons de se nourrir modifièrent une fois encore son anatomie. Ses possibilités digestives se restreignirent, l’estomac n’ayant plus les mêmes besoins vu l’amélioration des nourritures ingurgitées.
Sa mâchoire perdit de son efficacité au profit de celle de son cerveau. Il maîtrisait mieux le cuit que le cru.
En même temps on s’aperçoit qu’il maîtrise mieux le choix et le stockage de ses provisions.
Peu à peu, c’est une civilisation organisée qui prit naissance et, très vite l’homme prit conscience de la notion de cuisine.
C’est-à-dire, une préparation raisonnée de denrées comestibles, variées et déjà saisonnières selon un mode rationnel propre à chaque groupe social ou ethnique ou religieux par la suite.
Cette tradition procédait à la fois des ressources locales, mais était souvent tributaires du climat, du sol, de la faune mais aussi des tabous religieux vecteurs de préoccupations de salubrité ou de la sauvegarde d’un shéma de société qu’il avait lui même défini.
Dans le futur, plus les civilisations à travers le monde se raffinèrent et plus les échanges commerciaux et culturels se multiplièrent, et plus l’alimentation devient compliquée et variée.
La civilisation disait un philosophe, c’est lorsque devient nécessaire ce dont, jusque-là, on n’avait pas besoin.
Désormais, la nourriture sera un élément, un facteur social et Parfois même une identité. Ainsi les opothages de Djerba au temps d’Ulysse découvrirent des goûts nouveaux et un savoir faire culinaire qui donnèrent un effet et un reflet sur la mentalité et l’évolution de la consommation de cette ethnie.
L’opothérapie c’est l’utilisation thérapeutique d’organe ou d’extraits d’organes d’origine animale. Elle est d’ailleurs remplacée par l’hormonothérapie et s’oppose dans les faits aux herbivores qui ne mangent que des éléments de base végétaux.
Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es.
En dépit du progrès, un peuple à la morale sévère se contentera toujours d’une morne pitance, très classique ne permettant aucune évolution, aucune recherche ni aucun agrément visuel ou olfactif.
On le comprendra mieux avec le fameux brouet spartiate ou en constatant les habitudes alimentaires restées frugales des plus riches communautés mormones américaines d’aujourd’hui ou d’hier et quand la théologie se mêlera passionnément de diététique au moment de la contre-réforme.
Si les particularismes ethniques, régionaux ou religieux portent plus sur les accommodements des recettes traditionnelles ou les rites des festivités, ils sont aussi la conséquence d’une attirance générale de groupes de population pour certaines denrées de base ou certains aromates qui ont poussé dans l’ensemble naturellement sur leur sol ou s’y sont acclimatés avec bonheur..
Il y a les pays qui possèdent sans problème du froment, du seigle, du maïs, des pommes de terre, des pâtes, du riz, du vin, de la bière, de l’huile, du beurre, du laitage,de l’ail, des oignons, du porc… des goûts qui ont conditionné l’économie locale.
Nous verrons et découvrirons d’ailleurs petit à petit, au fur et à mesure des chapitres de l’évolution humaine, les symboliques de chacun des produits, (lignes éduco-physiologique, mot que je viens d’inventer, ne le cherchez pas dans le dictionnaire mais essayez de le comprendre) qui ne sont pas nées par hasard).
Curieusement, les frontières de ces préférences coïncident avec les frontières dialectales des plus vastes ensembles. Ce sont, en tout cas, les données culturelles qui ravissent les ethnologues, les préférences restant d’autant plus marquées que l’isolement des uns et des autres a persisté pendant de longs siècles.
D’autres fois, il semble que ce soit un choix délibéré, un privilège auquel on tient comme à un héritage.
Des phobies alimentaires sont aussi à signaler. Essayez de faire boire du lait à certaines personnes victimes de la famine, elles en seront gravement malades…essayer de faire manger un ou une anorexique, c’est un possible et cette maladie conduit le malade souvent jusqu’au suicide…
Il a fallu les explorations, la colonisation ou la pollution d’une moitié de la planète pour qu’une sorte de standardisation alimentaire s’instaure peu à peu dans le moule d’une évolution générale vers la manière de tables occidentales.
La mode du pain blanc à la farine importée coûte chère aux nouvelles républiques africaines où l’on méprise désormais à tord les féculents locaux pourtant bien meilleurs.
C’est que les envahisseurs ou les émigrants ont de tous les temps, transporté avec eux leurs habitudes alimentaires comme on le ferait sentimentalement d’un peu de sa terre natale et c’est normal.
Les grandes migrations ethniques ont enrichi les peuples accueillants, de cuisines nouvelles qui se sont encrées dans les habitudes alimentaires de ces pays d’adoption.
Les Italiens avec leurs pâtes et leurs pizzas, les Arabes et leurs couscous, les slaves et leurs poissons fumés, les Belges et leurs frites, les Japonais et leurs poissons crus, les Chinois et leurs cuisines, les indes et leur curry.
Le couscous n’est il pas devenu le plat le plus dégusté en France?
Mais si nous suivons les symboliques de la terre et des produits en emmenant leurs us, leurs coutumes et leurs cultures au sens propre comme au figuré, c’est un peu de leur terre natale qu’il emporte et amène avec eux.
Il ne faut pas négliger ces deux termes qui sont d’une grande importance. Les deux actions sont concomitantes. Le migrant emporte avec lui un savoir qu’il transporte dans ses bagages et c’est souvent le seul donc il y tient. Il va ensuite l’exploiter sur son nouveau sol. C’est un lien qui va installé et quelque part lui permettre de conserver son identité jusqu’à la fin de sa vie.
Mais, pour que cette identité survive dans ce monde nouveau, il va devoir divulguer son savoir, partager sa connaissance qui petit à petit va dépasser les limites de son propre entourage et partir à la conquête d’un nouveau public puis de nouveaux fans.
Dans certains cas cette nouveauté peut devenir une mode.
Cette évolution amène souvent une modification des éléments de consommation ou de divulgation des compositions culinaires locales en créant des amalgames ou des mélanges.
A ces nouvelles normes diététiques, comme celles de respecter ou pas les normes religieuses du migrant comme celles des accueillants, les peuples conquis finissent par céder dès qu’ils perdent leur propre identité dans le désir de résister aux intrus.
De toute façon on ne résiste pas ou peu à la tentation. C’est le propre de l’intelligence et la base de la curiosité.
Créez le besoin,notre cervelle fera le reste.
Tandis qu’ils évoluent vers un reflet de l’image des conquérants, l’alignement alimentaire finit par gagner l’ensemble de la population, du haut de l’échelle sociale vers le bas.
On peut d’ailleurs remarquer que c’est souvent le haut qui innove suivi par la plèbe qui prend toujours sa part même si elle est faible. Mais c’est ce qui fait le marché.
Il vaut mieux 1000 000 de personnes achetant petit que dix qui achetant gros. C’est le début de l’économie de marché. Il est plus facile de perdre un gros client que des millions de petits. C’est aussi ça l’échelle sociale économique.
Oui, l’aliment est un signe social. Depuis les temps anthropophagiques, il s’y rattachent des magies d’identification. La nourriture du plus fort comme sa religion, nourriture de l’esprit sera toujours la meilleure. Le plus fort sera celui qui est le principe des vases communicant saura et aura pu imposer sa nourriture.
Pourtant chez les peuples occupés et dominés par les envahisseurs, manger comme les indigènes aura toujours été une déchéance pour un colon ou un snobisme. Ce qui par la suite est moins offensant pour le soumis et même intéressant car c’est souvent le début d’un renversement de situation.
On commence par goûter la nourriture, on la découvre, on l’apprécie puis, on apprend les mœurs et les coutumes, et on les pratique, on les adopte et on est conquis par cette nouvelle éducation qui devient la sienne.
Le colonisateur par contre ne se fera pas faute d’exporter les denrées exotiques hors des territoires occupés. Il bénéficie, avec des fortunes diverses, d’un succès de curiosité ou comble plus ou moins rapidement des besoins réels.
Certains de ces produits coloniaux s’adapteront un peu partout plus deviendront une mode, un besoin un snobisme.
Ils seront ainsi ultérieurement transportés vers de nouvelles destinations où ils deviendront si communs qu’on finira par oublier leur patrie d’origine.
Ce sera plus tard, l’histoire des grands voyageurs et la rencontre des hommes avec des continents et des produits nouveaux comme la tomate, la dinde, la pomme de terre, le manioc par exemple ou bien d’autres choses encore.
Ce sera la route des épices, des tissus, des bois précieux, des soieries du vin des huiles mais aussi la cupidité des hommes avec l’ esclavage.
Il ne faut pas oublier, que la plupart des fruits classiques de nos vergers, comme la pomme, la pêche, le raisin, l’abricot, les légumes, les hôtes des basses-cours ont précédé et suivi des migrations humaines depuis l’Antiquité et parfois bien avant.
Aujourd’hui, ils sont naturellement appréciés mais quel chemin parcouru par l’homme pour en arriver là.
A suivre demain comment la mémoire à créer le besoin, le besoin la gourmandise la gourmandise le profit et le profit l’économie.
http://www.clickoblog.com/a0a95259e7263beac9cbd0a568c37d7fc
La bonne histoire de la sauce du marquis Béchameil
Famille très riche que celle des Béchameil ! Tous financiers, sauf Louis, Marquis, devenu maître d’hôtel de Louis XIV, qui passera à la postérité du nom grâce à une sauce bien savoureuse !
Il achète la charge :
Le Marquis Louis de Béchameil s’est enrichi pendant la Fronde. Apprécié par le monarque, il finit par acheter la charge de maître d’hôtel de Louis XIV, et devenir le marquis de Nointel. Parfait courtisan, connaisseur en matière d’art au point de servir d’intermédiaire entre les joaillers, les orfèvres, les ébénistes, les peintres, et le Roi lui-même, il avait un sens inné de ses intérêts… Il se faisait pardonner ce défaut en cultivant avec un réel talent, l’art de la cuisine. Une qualité de plus, qui était fort précieuse pour le Roi, grand amateur de bonne chère. Notre marquis avait compris que Louis XIV était (un peu) boulimique, et s’évertua à seulement satisfaire cet appétit monstrueux… A ce sujet, des chercheurs ont établi que le Roi avait du contracter très jeune le ver solitaire, et qu’il avait probablement gardé toute sa vie…
Un très gros mangeur :
Les historiens racontent l’étonnement de la jeune et jolie Henriette d’Angleterre, belle-sœur du Roi et de la princesse Palatine à l’énoncée de ce qu’avait dévoré me roi pour un petit souper : quatre pleines assiettes de soupes diverses, un faisan entier, une perdrix, une grande assiette de salade, deux grandes tranches de jambon, du mouton au jus d’ail et une assiette de pâtisseries.
On peut penser que les chefs d’alors devaient être de fins « sauciers » pour accompagner toutes les viandes, qui sans cela auraient pu paraître fades… On nappait même les potages qui, portant, n’étaient pas très légers.
La sauce Béchameil :
Parmi toutes les sauces, la plus célèbre, à coup sûr, et la plus usitée, a été mise au point par Louis de Béchameil. Elle porte encore son nom, l’orthographe en ayant été légèrement modifiée en Béchamel ! La première béchamel était composée du jus de viande, et non pas comme de nos jours avec du lait ou de la crème fraîche… Sa formule a été modifiée avec le temps, surtout par le grand Carême, qui l’a rendue plus onctueuse par addition de crème fraîche… Le principe de la cuisson de la farine, avec un peu de matière grasse et du bouillon était bel et bien né, et détrônait la mie de pain trempée, en usage depuis le moyen-âge. On ignore que le Roi Soleil, si séduisant, si fort, souffrit de longues années de sa dentition fort détériorée avec le temps. Sans doute était-il reconnaissant, ce Roi si orgueilleux, à Monsieur de Béchameil de lui offrir du velouté en guise de potage, agréable au goût et surtout ne réclament aucune mastication.
Bernie qui est mis à toutes les sauces